Les cordages d’un voilier sont appelés des bouts. Ils permettent d’effectuer toutes les manoeuvres sur le bateau. L’ensemble de ces manoeuvres et de ces bouts fait partie, entre autres, du gréement courant du voilier. Petit tour d’horizon sur ces écoutes, drisses et autres garcettes. Définitions et conseils d’utilisation.
Sur un voilier, les différents cordages permettant de manoeuvrer et régler le bateau ont tous leurs propres particularités ( diamètre, matière). Chaque bout à sa propre fonction et son nom particulier qui nous permet de savoir de quoi on parle à bord( amarres, écoutes, drisses,…).
En fonction de son utilisation et de la taille du voilier, le diamètre et la matière évolueront ( amarres, gréement courant, voire dormant).
Les différents types de cordages d’un voilier
Il existe différentes façons de fabriquer des écoutes, des drisses ou encore des amarres. Les cordeliers vont utiliser des méthodes de tressage qui vont varier en fonction de l’utilisation future du bout ainsi que des fibres différentes. Les fabrications les plus fréquentes sont:
- 3 torons nylon ou polyester : Très bonne résistance aux UV et à l’abrasion. Allongement de 20%.
- Tresse Dyneema : Faible résistance aux UV et à l’abrasion. Allongement de 1 à 3%. Le dyneema est utilisé pour la confection de drisses, d’écoutes, voire de câbles textiles pour le gréement dormant. Son avantage est sa légèreté, à charge égale, par rapport aux bouts en polyester. Il très recherché des régatiers.
- Gaine polyester et âme polyester : Très bonne résistance aux UV et à l’abrasion. Allongement de 15%.
- Gaine polyester et âme duneema : Très bonne résistance aux UV et à l’abrasion. Allongement de 4%.
- Gaine polyester et âme vectran : Très bonne résistance aux UV et à l’abrasion. Allongement de 3%.
- Gaine Polypropylène : Bonne résistance aux UV. Allongement de 6%.
Les caractéristiques des manœuvres d’un voilier
Les différentes manoeuvres du gréement courant sont:
- Drisses : Cordages permettant de hisser les voiles. Elles sont prises sur le point de drisse de la voile, en son point le plus haut. Il y a une drisse par voile.
- Ecoutes : Cordages permettant d’effectuer les manœuvres de voiles, les réglages. On parle d’écoutes pour les voiles d’avant et la grand voile. On les règle en les retenant sous le vent.
- Bras de spi : Cordage fixé au point d’amure du spi. Il permet de régler ce dernier. Le bras passe par le tangon et se trouve au vent. L’autre cordage, sous le vent est l’écoute de spi.
- Balancine : Cordage, qui part du mat, permettant de soutenir la bôme ou le tangon.
- Hale-bas : Cordage (organisé en palan) repris sur la bôme ou le tangon permettant de retenir ces derniers vers le bas.
Retrouvez tout le lexique du gréement courant ici.
Ces différents bouts doivent avoir des caractéristiques différentes selon leur utilisation. Par exemple:
- Le palan de Grand Voile et le hale bas de bôme doivent être confortables en main, souple et ne pas coquer.
- Les écoutes et bras de spi doivent être résistants à l’abrasion, ne pas s’allonger et être confortables en main.
- Les amarres et lignes de mouillage doivent pouvoir absorber les chocs, être résistant, résister au ragage et se lover facilement.
- Les drisses et balancines et bosses de ris se doivent d’être léger, avoir un faible allongement et être résistant aux taquets coinceurs.
Conseils pour choisir son cordage:
La résistance d’un cordage, notamment d’une amarre, diminue de 35 à 50% au niveau d’un nœud contre 15 à 20% au niveau d’une épissure.
Pour des amarres, le nylon supporte mieux les chocs et à-coups que le polyester. Cependant, dans le temps, le nylon va sécher et durcir jusqu’à devenir impossible à lover ou à nouer. Il est important de souligner et de rappeler qu’il ne faut jamais utiliser vos drisses et écoutes usagées comme amarres. Si celles-ci sont usées, elles ne seront pas plus efficaces pour une autre mission. Surtout pas pour en faire une amarre, ce n’est pas fait pour cela.
Calculer la longueur de bout nécéssaire pour chaque manoeuvre.
Longueur des écoutes | |
Génois | 1.5 X Longueur du bateau |
Grand Voile | 2.5 X Longueur du bateau |
Spi | 2 X Longueur du bateau |
Longueur des drisses | |
Génois | 3 X Hauteur du mât |
Grand-Voile | 2.5 X Hauteur du mât |
Spi | 3 X Hauteur du mât |
Calcul de résistance d’un cordage.
Sur les sites et catalogues des corderies et des revendeurs, vous verrez souvent apparaitre la notion de charge de travail et de charge de rupture. Vous le verrez aussi pour d’autres pièces d’accastillage comme les poulies et pour les manilles. Cette information est importante car elle conditionne la bonne tenue de vos cordages.
Le calcul permettant de calculer la charge de rupture nécessaire pour vos écoutes est le suivant:
Surf. voile (m²) x Vitesse du vent² (en nds) x 0,021 = Charge de travail (en daN) x 5 = Charge de rupture
Vous pouvez aussi utiliser les formules ci-dessous:
- Résistance rupture de la drisse ou de l’écoute de génois nécessaire = Surface Génois x 80
- Résistance rupture de la drisse ou de l’écoute de Grand voile nécessaire = Surface GV x 100
- Résistance rupture de la drisse ou de l’écoute de Spinnaker nécessaire = Surface Spinnaker x 30
Diamètres des écoutes et drisses en fonction de la taille du voilier.
Les diamètres donnés dans le tableau ci-dessous sont des diamètres pour des cordages en polyester. Si vous optez pour du dynema, vous pourrez utiliser des diamètres moins importants puisqu’à tailles identiques, ils sont plus résistants. Enfin, pensez aussi à vos winchs. Ces derniers vont aussi conditionner le diamètres de vos écoutes et de vos drisses.
Diamètre Drisses | Diamètre Ecoutes | |||||
Longueur du voilier en mètres | Spi | Génois | Grand Voile | Spi | Génois | Grand Voile |
6 à 8 | 8 | 8 | 8 | 10 | 10 | 10 |
9 | 8 | 10 | 10 | 10 | 12 | 10 |
10 | 10 | 10 | 10 | 10 | 14 | 12 |
11 | 10 | 12 | 12 | 12 | 14 | 12 |
12 | 12 | 12 | 12 | 12 | 14 | 12 |
14 | 12 | 12 | 12 | 14 | 14 | 12 |
16 | 12 | 14 | 12 | 14 | 14 | 14 |
18 | 14 | 14 | 14 | 14 | 14 | 14 |
24 | 16 | 16 | 16 | 16 | 16 | 16 |
Le diamètres des amarres pour le mouillage
Longueur bateau | Poids bateau | Diamètre amarres |
moins de 5,5 mètres | 800kg | 8mm |
de 5,5 à 6,5 mètres | 1000kg | 10mm |
de 7,5 à 8,5 mètres | 2500kg | 12mm |
de 8,5 à 9,5 mètres | 3000kg | 14mm |
de 9,5 à 10,5 mètres | 4000kg | 16mm |
de 10,5 à 11,5 mètres | 5500kg | 18mm |
Bonjour
Le Dyneema est connu pour justement avoir une excellente résistance aux uv et l’abrasion
… par contre le polypropylène ne résiste vraiment pas aux uvs!!!
Bonjour Ronan,
Merci pour cet article qui trouve tout son intérêt dans le cadre du renouvellement du gréement courant, en particulier lorsque ce dernier est en place depuis des dizaines d’années. La technique a beaucoup progressé, en se basant sur la charge de rupture nécessaire pour sélectionner ses cordages on gagnera en confort et en facilité de manœuvre sans évincer la sécurité.
Concernant la charge de rupture des écoutes, le résultat des deux formules donne des valeurs très différentes. Sur la base d’un génois de 28 m² je trouve 1200 kg pour 20 nd de vent dans la première formule et 2240 kg dans la deuxième. Sauf erreur de ma part, j’imagine que le coefficient 80 utilisé dans la deuxième formule, se réfère à une vitesse de vent extrême. L’appliquer à la surface totale de la voile ce serait faire abstraction qu’en cas de coup de vent ou de tempête la voilure sera réduite.
La première formule me paraît plus juste car on peut appliquer la surface de voile à la vitesse du vent et ainsi ajuster au mieux les drisses et les écoutes à la réalité des embruns.
Je suis preneur de votre avis sur ce point ?
Bien cordialement.
Olivier